Depuis quelques temps, je vois partout la campagne de Kinder Bueno : ”Kinder Bueno. Si bon qu’on en deviendrait méchant.”.
Que ce soit, par exemple, sur un quai d’une gare avec un inconnu ou un adolescent avec ses parents, ils veulent le Kinder Bueno pour eux seuls. On avait déjà eu Jo-Wilfried Tsonga, qui préférait donner de superbes gâteaux au chocolat à sa voisine plutôt que son dernier Kinder Bueno. Ici, ils ont poussé la méchanceté avec humour un cran plus loin.
C’est plutôt bien fait. Mais est ce que cela pourrait être plus efficace si la campagne prônait le partage? Pas pour de belles considérations poétiques et humaines, bien que ce ne soit pas incompatible, mais d’un point de vue marketing et communication et vente.
Un peu de partage
Disons qu’une personne propose de partager son Kinder Bueno avec quelqu’un d’autre.
Le produit s’y prête bien puisqu’il est composé de 2 barres. C’est simple et propre à partager.
Le message serait ‘Kinder Bueno, c’est tellement bon que j’ai envie de le partager.’
Pour celui qui a le Kinder Bueno, cela lui apporte de la valeur. Il est celui qui offre, donne, partage. Image positive.
Pour Kinder, cela fait connaître le produit à une autre personne. Si elle le connaît, cela renforce l’occasion et le plaisir de le consommer. Si elle ne le connaît, c’est une occasion de le découvrir. C’est une campagne virale gratuite.
On peut inciter les personnes à se prendre en photo et à la partager sur les réseaux sociaux, avec un site qui regroupe ces témoignages. Ou bien une application qui prend une photo et un tweet tout prêt ‘Je partage un Kinder Bueno avec Paul’. Paul pourrait laisser ses coordonnées pour que kinder lui envoie des promos.
Pourquoi pas un peu de gamification avec le partageur du jour, de la semaine… Ou pour aller plus loin, proposer un jeu simple et sympa avec l’autre personne. Et une mise en scène sur le site (interviews, reportages,…). Et pourquoi pas un partage virtuel sur Facebook avec ses amis ou … des inconnus :-)
Cela fait une valorisation du consommateur Kinder Bueno au delà du plaisir de le manger, donc un meilleur attachement au produit. L’action de partage est un engagement du consommateur donc une hausse de la fidélité. Ce sont des prescripteurs gratuits tout d’abord directement et dans le réel avec l’acte de partage, mais également en ligne avec les réseaux sociaux (baisse des coûts communication).
Le partage provoque une publicité sur le produit que ne pourra pas faire, me semble-t-il, une campagne sur la méchanceté aussi drôle soit-elle. Kinder ne peut pas proposer de filmer des actes de méchanceté fait pour piquer un Kinder Bueno. Cela donnerait sûrement des choses très drôles, mais cela correspond-il à l’image de Kinder, marque génétiquement pour enfants ?
Et vous, pensez vous que le partage soit meilleur pour une campagne de communication ?
2 Responses to “Et si Kinder Bueno avait choisi le partage ?”
02/12/2013
frederic abella (@fabella)Bonsoir Laura,
Merci pour ce commentaire. Mea culpa, j’avais raté cette version partage. Je ne me souviens que des publicités dans lesquelles personne ne veut partager. Je viens de découvrir la pub parodique avec Tsonga :-)
Sur Orangina, c’est vrai, je m’en souviens. Mais c’était la bouteille elle-même qui était méchante (si je me souviens bien parce que maintenant je doute de tout)
J’avoue que j’essayais de ne pas tomber dans la critique sur le paradoxe que tu cites. Bien que je sois d’accord :-)
Frédéric
02/12/2013
LauraBien vu, mais le partage était le thème de leurs précédentes pubs, c’était même la dernière phrase des clips “on partage ?”, avec J.W. Tsonga qui partageait avec sa voisine…, ils ont donc renouvelé, avec désormais la saga “méchante”… au conditionnel… Mais que veux-tu, la gentillesse ne fait plus recette… Te rappelles-tu des précédentes pub pour Wilfried Songa ou pour la notion de partage ? Et si je te dis Orangina, à quoi penses-tu ? “mais pourquoi est-il si méchant?”!
Nous vivons dans une société schizophrène : apprenons à nos enfants les notions de gentillesse et de partage, mais affichons leur qu’il ne faut pas culpabiliser si on devient méchant ! Et c’est bien ça l’inquiétant !