Il n’y a pas 100 médias.
Il n’y a pas 1000 médias.
Il n’y a pas 10 000 médias.
Il y avait les journaux. Il y avait la radio. Il y avait une chaine de télévision. Il y a avait 3, puis 6, puis 18, puis 24 chaines gratuites. Il y a eu internet. Il y a eu les journaux sur internet. Il y a eu les télévisions, les radios sur internet. Il y a eu le mobile. Il y a eu les tablettes. Il y a les réseaux sociaux.
Votre entreprise doit traiter avec de plus en plus de médias pour passer vos messages sur vos produits et sur votre marque. Votre directeur marketing augmente ses équipes pour travailler sur tout ces médias. Votre directrice de la communication industrialise ses processus, pour parvenir à connaitre tous ses contacts, maintenir son influence et passer ses messages, difficilement, mais elle y parvient. Les agences médias vous aident à faire face. Vous tenez le coup.
Vous sentez qu’il y a un problème. C’est plus gros. C’est plus cher. Mais vous tenez le coup. La question est jusqu’à quand? Jusqu’à combien de médias?
Vous voulez survivre dans le monde actuel et pour les 10 ans à venir?
Il n’y a pas de plus en plus de médias.
Ne cherchez pas à améliorer votre organisation pour gérer un plus grand nombre de médias.
Ne chercher pas à augmenter le nombre de personnes sur la communication, les médias, les relations publiques.
Ne cherchez pas à optimiser vos processus, vos méthodes ou vos messages.
Ne cherchez pas à faire toujours plus.
Il n’y a pas de plus en plus de médias.
Il y a 7 milliards de médias.
Changez de dimension. Changez d’échelle. Changez de paradigme.
Tout le monde est un média. Chaque habitant du monde est un média.
Qui peut dire du mal de votre entreprise? Tout le monde.
Qui peut dire du bien de votre entreprise? Tout le monde.
Dave Caroll dont la guitare a été cassée par United Airlines en 2008 n’était pas un journaliste célèbre, ni une star, ni le patron d’une télévision, juste un chanteur. La vidéo de sa chanson sur YouTube pour raconter sa mésaventure a été vue plus de 10 millions de fois.
Tout le monde a les moyens d’écrire, de photographier, de filmer et de diffuser tout ce qu’il veut. Tout le monde a les moyens de le faire en quelques secondes. Tout le monde a les moyens de le faire vers le monde entier.
Un média est un “procédé permettant la distribution, la diffusion ou la communication d’œuvres, de documents, ou de messages sonores ou audiovisuels (presse, cinéma, affiche, radiodiffusion, télédiffusion, vidéographie, télédistribution, télématique, télécommunication).” Larousse
Chaque blog est un média.
Chaque compte Twitter est un média.
Chaque page Facebook est un média.
Chaque compte Youtube est un média.
Chaque smartphone est un média.
Comme le dit très bien Eric Scherer, “l’audience, les entreprises et tous les gens qui ne faisaient pas partie du clergé médiatique, se sont rendus compte qu’ils pouvaient utiliser les outils réservés jusqu’alors aux médias et s’en servir pour parler, diffuser, broadcaster à des prix quasi nuls. [...] Avec la suppression des barrières à l’entrée, tout le monde peut devenir un média.”
Tel un média historique, tel un journaliste, chaque personne peut prendre une information, l’éditer, la compiler, la transformer, et la publier. C’est son message, son information. Il est le média. Il est le message.
Les conséquences pour vous? Chaque point de contact avec votre entreprise est une occasion de diffuser une information sur vous. Tout ce que produit votre entreprise, un service, un objet, une expérience, un mail, une publicité, une vidéo, un guide, un dialogue, est un contenu à diffuser.
C’est ce qu’exprime Brian Solis avec “l’audience de votre audience”
“As a digital society, we are ushering in an era where everyday people form a global network of self-empowered social intermediaries that accelerate and proliferate the reach and effect of information and experiences.”
Changez de paradigme.
Vous êtes face à 7 milliards de médias.
Vous pouvez essayer de contrôler quelque chose sur 1 000 médias. Vous pouvez donner des consignes en interne, écrire des procédures, désigner les rares personnes autorisées à parler aux médias.
Vous ne contrôlez plus rien avec 7 milliards de médias.
En mai 2013, Mike Jeffries le patron d’Abercrombie ne pensait certainement pas qu’une interview de 2006 allait conduire à une vidéo Youtube de Greg Karber, contraire à sa politique et aux valeurs de sa marque, vues plus de 7 millions de fois en quelques jours.
Vous ne serez jamais partout. Vous ne pouvez pas être partout.
Vous ne saurez jamais d’où peut venir le prochain incident, la prochaine rumeur.
Ne cherchez pas à faire toujours plus. Faites autrement.
Influencez
Vous pouvez seulement influencer et trouver des relais.
Vous pouvez seulement faire… des relations publiques avec … 7 milliards de médias!
Trouvez quels sont les médias qui vous sont favorables, qui peuvent dire des choses positives sur votre marque, raconter de belles histoires sur vos produits.
Ils sont votre relais, votre présence et votre représentant là où vous n’êtes pas.
Ecoutez-les pour les connaitre.
Discutez avec eux pour les comprendre.
Engagez-les pour les convaincre.
#PetitSecret
Les premiers de ces médias sont vos clients… satisfaits.
Traitez vos clients comme vous traitez les médias traditionnels.
Je vous le promets, ils sont vos meilleurs médias.
5 Responses to “Il y a 7 milliards de médias. Changez de paradigme.”
03/07/2013
Marc LepratExcellent post ! Et je partage totalement ce qui est dit.
Comme vous le dites bien, les marques ne peuvent pas considérer que les 7 milliards de média sont au même niveau. Certains médias sont plus favorables que d’autres. Et on ne peut simplifier par catégorie : tous les clients ne sont pas favorables. Ils véhiculent ce qu’ils veulent, ils ne sont pas utilisables, ils accompagnent le mouvement plus souvent qu’ils le construisent.
Pour s’exprimer et notamment pour lancer des sujets (et des offres), les marques doivent aussi UTILISER des médias. Et les 7 milliards de média constitués par les personnes ne sont pas UTILISABLES. Le rôle des médias tels qu’on les concevaient il y a 10 ans existe donc toujours, même si en effet chaque individu est devenu un media complémentaire dont les marques doivent tenir compte.
J’ajouterai que dans cette transformation que vous décrivez bien, la concentration d’audiences – et donc la notion de média – a changé. De nombreuses nouvelles plateformes digitales ont émergé et élargi le nombre de médias UTILISABLES par les marques pour s’exprimer. Les plateformes collaboratives ou les plateformes de jeux vidéo en sont de bons exemples. 25% de la population française a joué à “Paf le chien” et lance tous les jours plus de 2 millions de parties !
Cela fait-il de “Paf le chien” un média ? Oui puisqu’il agrège une audience. Mais ce n’est pas un média tel qu’on l’entendait il y a 10 ans : des média EDITORIAUX (presse, radio, TV…). Cette distinction peut paraitre subtile mais accepter de considérer “Paf le chien” comme un média est déjà la 1ère étape de l’évolution des mentalités dans l’écosystème publicitaire…
Le marché est donc loin de comprendre et s’adapter à l’idée des 7 milliards de média !!! ;o)
01/07/2013
Laurent BlondeauBien entendu et bien vu, cette allusion à une époque dite “sociale”, y compris chez les plus pauvres. La faculté de parole est de plus en plus grande et décuple les effets (bons comme destructeurs), de la recommandation sociale, accru par la force et la viralité des réseaux. Je vous fais partager deux billets que j’avais moi-même publiés :
- http://buzzedinlog.wordpress.com/2012/05/29/le-client-est-un-media-social
- et illustré dans le cadre des “clients” d’une marque, la viralité de recommandation : http://buzzedinlog.wordpress.com/2009/03/10/le-client-est-le-meilleur-vendeur-dune-marque
Merci pour ce post,
01/07/2013
Frédéric AbellaBonjour,
Merci pour votre commentaire.
Bravo pour vos 2 billets. Sur le premier, très complet, on est parfaitement en ligne :-).
Sur le second, magnifique, c’est un des thèmes d’un billet en écriture sur toutes les valeurs inexploitées du client, dont “un membre de votre équipe de vente” ou “votre meilleur vendeur” surtout en B2B. Il peut en même temps, si bien utilisé, diminuer les coûts de force de vente, et améliorer les ventes, puisqu’il est plus crédible, qu’il comprend mieux ce qu’une personne semblable veut, et qu’il est là où vous ne pourrez jamais être.
29/06/2013
Angelika JayawardenaAujourd’hui, un tiers de l’humanité est connectée à internet. Et demain ? Cela change considérablement la donne sur le plan économique, juridique, au niveau des plans d’action marketing mais aussi des rapports sociaux, des relations interpersonnelles ou de l’éducation. Les entreprises (ainsi que les administrations), peuvent maintenant bénéficier d’une meilleure connaissance de leurs clients (ou des administrés), mieux cibler leurs prospects, anticiper, rectifier et évaluer. Chacun peut donc en effet être « un média » et être libre de s’exprimer sur la qualité de ce qui lui est proposé ou, de ce qu’il observe.
01/07/2013
Frédéric AbellaBonjour,
Merci pour votre commentaire :-)
Cette connexion [presque] totale et permanente est un vrai changement.
Malheureusement si, comme vous le dites, les entreprises et les administrations peuvent en bénéficier, elles n’en font pas grand chose et spécialement sur la connaissance client.
Peut-être que le fait qu’il y ait 7 milliards de médias va finir par leur faire comprendre qu’elles doivent s’y intéresser. C’est un peu l’utopie de ce billet, leur montrer un nouveau paradigme.