En ce moment, pour mon entreprise, je travaille sur les réseaux sociaux et le partage. Cette notion de la mise à disposition et du don est la plus dure à comprendre. Le frein vient du risque avéré de vol. Alors que je réfléchissais aux arguments de création de valeur lié au partage, un parallèle avec le piratage s’est fait naturellement.
En entreprise si je mets à disposition mon contenu, mes créations, on risque de me les voler.
Sur le net, certains contenus, des morceaux de musique par exemple sont déjà volés (piratage) et mis à disposition.
Dans le premier cas, le risque est de réutilisation par quelqu’un d’autre est certain. Mais en partageant mon travail, mes réalisations, mon contenu, je vais créer de la valeur, en terme de valorisation de mon travail, de connexions, de visibilité auprès des responsables et des influenceurs, de nouvelles opportunités de travail, de renouvellement, de critiques négatives ou positives, et donc d’améliorations, ainsi que d’obligation à être toujours meilleur. La création de valeur est supérieure à la destruction de valeur en termes de vol, de réutilisation gratuite sans me citer ou m’impliquer, et de perte de revenu direct pour moi. Mais en fin de compte, vu les moyens digitaux, même en le protégeant, mon travail risque d’être utilisé sans mon autorisation, d’être piraté…
Dans le second cas, je ne choisis pas, par le piratage, le partage est fait. Mon travail, mon œuvre, ma création est disponible, utilisé et consommé gratuitement sans que cela ne génère de revenu direct pour moi. Pas que je le veuille, je le subis. Mais je n’y peux rien. Le cout de protection, de sécurisation de mon contenu, est immensément supérieur à la valeur que je peux/pouvais en tirer. Puisque je ne peux pas lutter, je dois travailler pour créer de la valeur autour de cette diffusion gratuite malgré moi. Il y a de la valeur dans la connaissance que crée mon œuvre, dans son utilisation, dans la notoriété. Ceux qui piratent mon œuvre ou ceux qui consomment mon œuvre piratée ne le font pas par bonté d’âme ou méchanceté, mais parce qu’ils le veulent et qu’ils y voient une valeur. Si mon œuvre est piratée, c’est la preuve que mon œuvre a un intérêt. Je vous assure que les contenus nuls ne sont pas piratés. Cette valeur existe. Il faut donc que je l’utilise et que je la transforme en revenu.
On pourra dire alors que la valeur indirecte d’un contenu est plus forte que sa valeur directe.
Au passage, une chose en plus, le partage volontaire supprime le vol. Personne ne peut voler ce que je donne et en le donnant, je dis à tout le monde que j’en suis le créateur avant le voleur puisse le revendiquer.