Tout chaud. Tout frais. J’étais ce soir à une conférence, on dit maintenant un meetup, sur la promotion de la musique en ligne. C’était organisé par l’Atelier Français, qui souhaite ainsi “partager les bonnes pratiques, de faciliter les rencontres entre les industries de contenu et les fournisseurs de services numériques et d’inspirer des collaborations transversales.”. Les intervenants ont donné une vision complète et concrète, bien que rapide, mais c’est bien ce qu’on leur avait demandé, d’une nouvelle approche marketing de la promotion de la musique en général et des artistes en particulier.
Virginie Berger (Don’t Believe The Hype) nous a tracé d’un trait rapide, mais profond, une vue générale de cette nouvelle approche direct to fan. Antoine El Iman (Noomiz), Franz Tournadour (Playlive) et Jeff Marois (MXP4) nous ont présenté les nouveaux outils d’analyse, de promotion et d’engagement avec ces fans, et Magali Clapier (Bureau Export de la Musique Française) nous a expliqué son travail de développement de la filière musicale à l’export. C’était concret et les personnes avec qui j’ai discuté ensuite, qui travaillent dans la musique, étaient contents de ce qu’ils avaient entendu. Ils avaient des pistes à regarder, explorer et travailler. Ils avaient touché du doigt ce qu’il est possible de faire pour leur business et je pense que les intervenants passeront du temps dans les jours à venir pour répondre aux sollicitations.
De mon coté, ce qui m’a frappé, ce furent les questions sur l’extension à d’autres médias. C’est assez rare pour être noté. Et c’est vrai que nous touchions là à des moyens marketing, donc reproductibles, réplicables, adaptables aux autres industries médias. Le direct2fan de Virginie Berger pour la musique, avec le travail sur la fanbase, pas de problème pour le faire pour un réalisateur de cinéma. Les outils d’analyse proposés par Noomiz pour la promotion, la stratégie et la compréhension des consommateurs, peuvent être utilisés par un écrivain. Les eCovers de Playlive sont un moyen de promotion formidable pour dessinateur de bd. Et pour un écrivain encore, pourquoi MXP4 ne pourrait proposer un outil pour mixer ou jouer avec une de ses œuvres afin que ses fans s’engagent et proposent des versions différentes de l’histoire, rajoute des illustrations, des sons,… Le cross média a frappé.
J’étais bien au cœur de ce que je soutiens, à dire que le digital a fait apparaitre clairement qu’un consommateur est un consommateur de tous les médias. Il a été dit au début que les acteurs de la musique ne s’étaient préoccupés jusqu’alors de leur “client”, mais plutôt des intermédiaires, des relais. Cela correspond à ce changement de paradigme avec aujourd’hui une infinité de tuyaux de distributions de contenus divers et variés jusqu’au consommateur (voir mon article du choix du tuyau au choix du client). Tous les médias y sont confrontés. Mais si tous les médias ont une histoire, une approche, une habitude, une croyance et une tradition différentes, à la fin, au bout de chaque chaine de distribution, au bout du tuyau de la musique, du tuyau du livre ou du cinéma, on a beau regarder, on ne voit qu’une seule personne. Le consommateur. Le même consommateur. Etonnant, il écoute de la musique, lit des livres et regardent des films. Si si le même. Quand on a compris cela, on a compris que la distribution, la promotion, la vente, l’achat, la relation client, tout ce qui permet d’amener un contenu à un client sont indépendants, allez, j’admets presque indépendant, de l’industrie média. On en revient à un créateur, une œuvre originale et un consommateur. Toujours. J’ai dit clairement, parce que ce n’est pas nouveau. Les écrivains, les chanteurs, et les acteurs font de la promotion à la télévision. Le top50 existe pour les films et les livres et les disques. Et beaucoup d’autres encore. Le digital a mis cela froidement dans la lumière et FaceBook lui a donné un visage.
Très bonne conférence donc, et j’attends avec impatience la prochaine en novembre sur le livre… J’ai eu le plaisir ce soir d’écouter Virginie Berger. J’aurai peut-être le plaisir alors d’écouter Virginie Clayssen. Tiens, tiens, est-ce qu’il existe une Virginie D. qui fait bouger le cinéma?