Les discussions sont sans fin aujourd’hui sur l’avenir de la presse. Faut-il faire payer ou non les articles. Pas du tout, un peu mais pas trop. Comment se situer par rapport à Google. Il nous vole. Mais il amène tout de même un peu de trafic. Ah oui, mais ce trafic, il faut le qualifier, parce que s’il ne revient pas, il ne paiera pas.
Sincèrement j’ai plein d’idées à essayer sur le sujet. Plein, plein. Mais parmi celles-ci il y en a une que je voudrais développer un peu. Je dirais que c’est l’idée de faire une pause, de regarder où l’on est, regarder ce que l’on a, et voir comment on peut rapprocher les deux. Je creuse ici un peu parce que dans un article sur le Chicago Tribune, le mensuel Newspapers & Technology nous explique comment ce journal a trouvé une nouvelle source de revenu. Leur stock de photographies. Ils viennent juste de commencer, et rien ne dit que ça va vraiment marcher. Mais je trouve que c’est formidable parce que c’est la première fois que je lis quelque chose (et j’espère qu’il y en a d’autres) sur un journal qui dans la tourmente a été capable de ne pas se laisser entrainer par le souffle du temps réel, capable de s’arrêter un peu, de se regarder profondément et surtout jusqu’au fond de ses tiroirs, pour découvrir qu’il était assis sur un immense trésor.
Ils ont un tel stock d’images qu’ils pensent mettre plusieurs années à les digitaliser. Déjà ils ont commencé par celles après 97 qui étaient sous ce format. Et ils sélectionnent parmi les négatifs papier, ceux qui peuvent avoir le plus de valeur. Première réflexion de marché. Ensuite ils ont construit des offres, les célébrités, les photos pour les pros. Ils ont également pensé à la recherche et à la plate-forme de paiement. Puis ils ont ajouté un peu de social pour fidéliser. Je dis bravo.
Cet exemple me fait évidemment penser aux autres journaux et particulièrement français. Mais par un esprit transverse, j’ose également une comparaison avec d’autres médias. Le catalogue. Ce stock de photos, c’est le catalogue. Le catalogue des éditeurs de livres. Le catalogue des maisons de disque. Le catalogue des producteurs de films.
Prenez les livres. D’un coté, vous avez les livres sur les présentoirs des librairies et les nouvelles temps réel dans le journal. Pas beaucoup de place, renouvellement permanent pour vendre. Seul ce qui est nouveau se vend. De l’autre, vous avez le catalogue de l’éditeur qu’il réédite sans cesse avec des présentations ou des collections différentes, et le matériel des journaux utilisé pour les nouvelles (ici les photos, mais creusez un peu, j’attends vos idées, il doit y en avoir d’autres), qui est inexploité. Fin de démonstration.
Un ami m’a dit qu’en voiture pour éviter un obstacle, il ne faut surtout pas regarder l’obstacle. Il faut regarder ailleurs, sinon, c’est sur, on fonce dedans. Le salut des journaux viendra de l’innovation. L’innovation ne vient pas en roulant à toute vitesse, le nez dans le volant. Il faut penser marché, position, force, faiblesse, valeur, contexte, avantage,… et ne jamais oublier le client. Et surtout il faut penser autrement… regarder ailleurs.
One Response to “Les journaux meurent en vendant des nouvelles fraiches… alors qu’ils sont peut-être assis sur un trésor.”
06/04/2010
Les tweets qui mentionnent Les journaux meurent en vendant des nouvelles fraiches… alors qu’ils sont peut-être assis sur un trésor -- Topsy.com[...] Ce billet était mentionné sur Twitter par frederic abella, frederic abella. frederic abella a dit: Les journaux meurent en vendant des nouvelles fraiches… alors qu’ils sont peut-être assis sur un trésor http://bit.ly/dl4fcG [...]